Discussion : Let’s talk about voice in the news landscape / Parlons voix dans le monde de l’information

  • Speaker : Philippe Daly, Country Manager France at Alexa Skills / 
  • Moderator : Bruno Patino, Dean of Sciences Po Journalism School / doyen de l’Ecole de Journalisme de Sciences Po

Bruno Patino (BP) : Comment l’idée d’Alexa est-elle née chez Amazon ?

Philippe Daly (PD) : Initialement, nous avions un vœu, qui était celui de Jeff Bezos. Il s’agissait de créer une intelligence similaire à celle du vaisseau de Start Trek, qui s’appelle Omnisciente et qui avait pour vocation d’aider les individus dans les prises de décision. Ce que nous voulions, finalement, c’était mettre au point une intelligence avec une base de savoir importante.

BP : Amazon avait-il imaginé dès le début qu’Alexa pourrait informer les utilisateurs ?

PD : Généralement, chez Amazon, nous sommes surpris par la forme que prennent les choses. Quand Alexa a été lancée, il y a quatre ans, il y avait dès le départ des fonctionnalités proches des services. Le premier service sur lequel on a travaillé était la musique, pour lequel on s’est associé à Spotify. Peu à peu, nous avons mis de plus en plus de marques en avant.

BP : Combien de skills dans le domaine de l’information des médias ?

PD :  Quand on a lancé Alexa, le 13 juin dernier, il était fondamental d’aller au contact des médias car pour apporter une dimension culturelle, française et locale il nous fallait des titres de médias. Radio France a déployé 13 skills qui correspondent à ses marques, et les chaînes d’info en continu se présentent également.

Le flash briefing par défaut est celui de Franceinfo. Mais le client garde le contrôle, et il peut changer son flash briefing par défaut.

BP : Comment ça se répartit entre les médias qui vous livrent des sons déjà utilisés et ceux qui produisent spécialement pour Alexa ?

PD : De notre côté, on ne demande pas d’exclusivité du format, mais aujourd’hui la majorité des marques a choisi d’adapter ce nouvel écosystème à de nouveaux contenus audio. Les radios sont les mieux préparées car elles savent comment décliner leur identité audio. Entre une expérience audio à proprement parler et une expérience “text to speech”, on peut directement voir la différence aux notes que donnent les clients.

BP : Quelle place occupent les médias dans le classement des utilisations de Alexa ?

PD : Naturellement, il y a un fort transport vers la musique, les radios et la domotique. Pourtant les news et la radio sont des usages qui sont parmi les plus forts pour nous.

BP : Comment marche le référencement de la skill dans le skillstore ?

PD : Pour commencer, la note que donnent les clients à une skill incite les autres clients à installer cette skill ou non. D’autant qu’en France, les clients ont tendance à beaucoup donner leur avis. Deuxième chose, on va toujours souhaiter mettre en avant une skill bien conçue. Il y a des choix de curation qui sont effectués manuellement par une équipe basée en France pour mettre en avant certaines skills sur la skillstore. C’est un choix purement éditorial : cette semaine c’était le Téléthon.

BP : Et au niveau de la monétisation ?

PD : En France, il n’y a pas de skill payante car c’est un système jeune et donc fragile. De plus, en ce qui concerne la publicité, il faut garder la confiance du client. Donc si on envoie des messages publicitaires très intrusifs, ça peut faire fuir. Il faut donc garder une cohérence par rapport à ce qu’on fait sur le web. Il ne faut pas que la monétisation devienne un frein à l’utilisation.

BP : Ce que je fournis à Alexa, ça peut marcher sur d’autres enceintes connectées ?

PD : Si on prend un flux audio, ça reste un flux audio. En revanche, en ce qui concerne les chemins conversationnels, eux restent intimement liés à l’usage de la voix d’Alexa. Par exemple, le tutoiement est proscrit et Alexa a tendance à rester humble, elle ne fanfaronne pas, elle a sa propre personnalité.

 

Crédits photo : Ulysse BELLIER

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