Journalist, Project manager, and now what? / Journaliste, chef de projet, et quoi encore ?

Intervenant : Gaël Hürlimann, rédacteur en chef à Le Temps

Gaël Hürlimann explique les difficultés rencontrées par Le Temps pour faire travailler ses journalistes en équipe : « Depuis trois ans, nous avons essayé de faire entrer les journalistes dans ce ‘mode-projet’. Ça a été un échec. »

En célébrant les 20 ans du journal, Hürlimann et ses équipes ont souhaité rendre le travail en équipe possible : « Le journaliste a besoin de s’associer à des gens qui ont des compétences, de montrer une multiplicité de points de vue, et il est de plus en plus difficile de financer nos activités. »

Nommer des journalistes « chefs de causes »

Pour répondre à la question « Comment se  projeter dans l’avenir ? », Le Temps a identifié sept grandes causes :

  • Le journalisme
  • L’égalité hommes-femmes
  • La biodiversité
  • La créativité suisse
  • l’économie inclusive
  • les nouvelles technologies au service de l’homme
  • La Suisse comme laboratoire politique

Pour travailler sur ces causes, sept journalistes ont été nommés « chefs de causes », qui sont devenus des sortes « d’intrapreneurs ». Pour orienter leurs projets, Hürlimann leur a donné ces lignes directrices :

  • Ne pensez pas que print
  • Notre engagement est sincère et profond : « rendre compte » n’est pas suffisant
  • Tout est possible tant que le projet proposé est au service de la cause
  • Nous allons vous aider

Passer en « mode laboratoire »

Hürlimann a mis à la disposition de ces « chefs de causes » une équipe, dotée d’une multiplicité de compétences : analyse de données, réalisation vidéo, recherches de financement…

Afin de mener à bien chaque projet, les équipes sont entrées en « mode-laboratoire ». Avec cette nouvelle manière de travailler, Hürlimann explique avoir dit à ses journalistes : « Vous avez le droit de vous tromper, d’essayer, d’y aller jusqu’à cinq, six, sept fois. »

Selon Hürlimann, ce travail a très bien fonctionné, et a mené les cadres de la rédaction à pérenniser de nombreux essais dans une « digital factory« . Ce centre d’expertise donnait aux journalistes l’occasion de se familiariser avec ce qu’ils ne connaissaient pas (vidéo, technique, social media events, financement). Par exemple, le premier podcast du Temps a été inauguré cette année en mode laboratoire.

« Les business developpers se mettent chez nous au service des journalistes », se réjouit Hürlimann. « Ce changement de modèle économique, on y croit aujourd’hui car le pré-financement, c’est 20% de nos entrées d’argent. »

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Crédits photos : Ulysse Bellier

 

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