Margaux Benn : la sécurité du reporter en terrain de crise en débat

Diplômée de l’Ecole de journalisme de Sciences Po, Margaux Benn est grand reporter au service international du Figaro. Elle a notamment couvert pendant près de quatre ans le conflit en Afghanistan. 

par Théodore AZOUZE et Margaux BALTUS – English version here

Margaux Benn, grand reporter au service international du Figaro. © Benoit Ducrocq
  • “Être étrangère en Afghanistan, ce n’est pas tellement un luxe, mais cela implique pas mal d’avantages par rapport aux journalistes locaux”
  • “La balise de sécurité pour les journalistes peut être très utile. Mais elle peut aussi être très mal interprétée si on la découvre.”
  • “En Afghanistan, les autorités aussi peuvent colporter des fake news.” 

Lauréate cette année du prix Bayeux des correspondants de guerre, Margaux Benn est grand reporter au Figaro. Elle a largement couvert le conflit en Afghanistan durant quatre ans. De cette expérience, elle tire plusieurs constats, à commencer par l’importance de la sécurité. Pour elle, être étrangère constitue un avantage sur le terrain : “les journalistes locaux peuvent subir plus de pressions, notamment avec leur entourage qui peut être menacé” .

 

De nombreuses rédactions ont mis en place des dispositifs pour protéger davantage les journalistes envoyés sur les terrains de guerre. Par exemple, “à France 24, il y a un référent sûreté qui s’assure de donner le feu vert à la réalisation d’une mission sur le terrain” . Autre alternative : la possession d’une balise de sécurité qui permet de suivre le journaliste en temps réel. Mais cette méthode reste matière à réflexion, explique Margaux Benn : “elle peut être très utile, notamment en cas d’enlèvement de journalistes, mais peut aussi être mal interprétée par certains acteurs si elle est découverte. Je fais en sorte qu’elle soit toujours visible, qu’on ne puisse pas penser que je cache quelque chose.

D’autres problématiques se posent aux reporters de guerre. Parmi elles, la véracité des informations recueillies sur le terrain. “Il faut toujours tout vérifier et revérifier, en croisant les sources” car dans ces pays, explique Margaux Benn, même les interlocuteurs officiels peuvent colporter de fausses informations. 

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