Patricia Clarembaux : Reportage de crise

Patricia Clarembaux est une grande reporter multimédia Vénézuélienne basée à Houston. Ancienne correspondante pour l’AFP et conseillère communication auprès du PNUD, elle a travaillé pour divers journaux vénézuéliens. Son travail a notamment été récompensé par deux Prix Edward R. Morrow .

Par Lucie REMER et Yutao ZHANG – English version here

Patricia Clarembaux est une grande reporter multimédia Vénézuélienne basée à Houston. © Manon Debut
  • Patricia Clarembaux a couvert la question des violences subies par les femmes au Salvador 
  • Selon elle, il est important de laisser du temps et de l’espace aux victimes pour s’exprimer
  • Le journaliste doit aussi apprendre se protéger physiquement et psychologiquement quand on couvre ce genre de sujets 

« Quand on pense aux questions de crises, c’est généralement des images de guerre qui nous viennent en tête. » Patricia Clarembaux a décidé de traiter le sujet différemment. Dans son reportage intitulé Les femmes salvadoriennes et le suicide, la journaliste relate des violences qui surviennent dans des contextes de guerres de gangs et de crises familiales, et impactent les femmes au Salvador. Un projet duquel elle retire divers enseignements sur la manière de couvrir les sujets sensibles. 

« La durée et l’espace dont chaque victime a besoin pour relater ce qu’elle a subi sont différents. » Pour Patricia Clarembaux, le témoin doit avoir la liberté de s’exprimer sur ce qu’il souhaite évoquer. Il faut savoir le protéger de ses propres angoisses.

« Nous ne parlons jamais de sujets qu’ils n’abordent pas eux-mêmes », explique t-elle avant de préciser : « Les questions que nous leur posons ne servent qu’à clarifier certains points abordés. » 

La conférence des NPDJ à Sciences Po le 6 décembre 2021. © Manon Debut

Le journaliste doit aussi apprendre à se protéger lui-même. « Ne vous laissez pas envahir par les sujets que vous traitez. » Pour cela, il est possible de parler avec des collègues qui travaillent sur des histoires similaires, ou encore de consulter des psychothérapeutes. « J’essaye de toujours séparer mon travail de ma vie privée » conclue-t-elle.