Cornelius Hirsch : La data est un terrain journalistique comme un autre

Cornelius Hirsh est un analyste en data intelligence à Politico. Il revient sur la nécessité de voir le data journalisme comme une forme de journalisme comme une autre.

Par Clara GUILLARD, Chris KNAPP et Rochelle GLUZMAN – English version here

Cornelius Hirsch. ©ThéophileAubriot
  • « L’essence du journalisme de données reste du journalisme, avec les mêmes attentes et critères que le journalisme ‘typique' ».
  • « Je crois que les données peuvent améliorer n’importe quelle histoire ».
  • Il nous a rappelé de ne pas avoir peur des chiffres : « ils sont vos amis ».

Cornelius Hirsch est un analyste en data intelligence à Politico. Aujourd’hui, il a parlé de l’importance du journalisme de données. Hirsch souligne que le journalisme de données est impliqué dans de nombreux aspects du processus de reportage, et qu’il est nécessaire pour la couverture de problèmes à grande échelle, comme la pandémie de COVID-19. Alors que le journalisme de données peut sembler inaccessible, Hirsch estime que les données ne sont qu’un autre domaine journalistique.

« L’essence du journalisme de données reste du journalisme, avec les mêmes attentes et les mêmes critères que le journalisme ‘classique' », a-t-il déclaré. En tant que journaliste, les données sont utiles pour améliorer toute histoire. Mais la question demeure : qu’est-ce que le journalisme de données ? Pour Hirsch, il n’existe pas de définition officielle, mais on peut le décrire comme « un domaine du journalisme qui utilise des données structurées pour rapporter des faits, place les preuves chiffrées au cœur de la narration, gère les données de manière objective et vérifie les informations provenant des sources ».

Hirsch explique que l’emploi des techniques du journalisme de données dans les rédactions est étroitement lié à celui du journalisme traditionnel. S’engager dans le journalisme de données implique de compiler des données, de les nettoyer, de les mettre en contexte, de combiner les données avec d’autres informations, et de présenter et communiquer les résultats sous la forme d’une visualisation ou d’un récit.

Par exemple, en couvrant les actualités de l’Assemblée nationale, le média américain Politico était curieux de voir quelle voix était réellement entendue lors des auditions parlementaires. En utilisant les données en ligne de l’Assemblée nationale – où toutes les réunions peuvent être visualisées et téléchargées – des méthodes de journalisme de données ont été utilisées pour analyser et répondre à cette question.

Pour écrire cette histoire, Politico a d’abord compilé des données en fouillant l’agenda parlementaire. Ils ont découvert 50 000 fichiers contenant l’ordre du jour. Après avoir nettoyé et filtré les événements qui ont effectivement eu lieu, ils ont combiné les données et les ont fusionnées avec des bases de données de noms et des registres de lobbying. Enfin, ils ont pu présenter leurs conclusions par le biais d’une histoire écrite et de visualisations de données.

Aujourd’hui, les journalistes de données portent de nombreux noms : data-ingénieur ou data-analyste, entre autres, mais le cœur de leur travail reste le même : utiliser les données pour raconter des histoires convaincantes.

Hirsch est convaincu que les données vont révolutionner le secteur de l’information. « Je crois que les données peuvent améliorer n’importe quelle histoire », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Les sources peuvent ne vous raconter que des parties de l’histoire, mais les données ne mentent pas. » Hirsch espère que dans un avenir proche, les outils et les compétences de base pour le journalisme de données seront plus largement disponibles.

En conclusion, il nous a rappelé de ne pas avoir peur des chiffres : « Ils sont vos amis ».

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