Mahan Khomamipour : Comment accéder aux zones interdites ?

Né en 1992 à Téhéran, en Iran, Mahan Khomamipour est cinéaste, directeur de photographie et performeur indépendant depuis 10 ans déjà. Entre 2011 et 2018, il a réalisé plusieurs documentaires et vidéos artistiques/musicales sur la génération des jeunes iraniens et leur mode de vie underground.

Par Margaux BALTUS et Lucie REMER – English version here

Mahan Khomamipour. © Amy Thorpe
  • « Si des portes me sont fermées, j’essaye quand même de les franchir.  » 
  • « Les zones interdites sont construites dans le chaos, vous devez vous en servir comme d’un outil. »
  • « Ayez en tête que l’exception existe toujours. Votre travail est de la trouver. »

Les jeunes journalistes doivent toujours chercher à se rendre au cœur des zones interdites. C’est tout du moins le conseil délivré par Mahan Khomamipour lors de son intervention aux NPDJ. « Ces zones sont des puits d’informations. Oubliez qu’il est difficile de s’y rendre, il existe toujours une porte ou une entrée secrète. »

Pénétrer dans des zones interdites engendre cependant des conséquences. « Préparez vous au maximum avant de vous y rendre, car une fois sur place, ce ne sera pas simple.  » S’il faut se montrer courageux, il ne faut pas pour autant être impulsif. « Pensez à tout, mais surtout pensez aux pires des éventualités. La cible principale dans ces endroits, c’est vous, et c’est un jeu dangereux. »

La salle écoutant Mahan Khomamipour. © Wang Liuting

La créativité est un atout essentiel pour entrer dans ces espaces. « Il y a tant de portes que je n’aurai jamais pensé pouvoir franchir. En Iran, pendant la pandémie de Covid-19, je me suis aperçu que posséder une voiture Uber me permettait de me rendre partout. Trafiquer des faux badges grâce à Photoshop était une autre possibilité.  » La clé : faire preuve de patience. « Les personnes qui travaillent aux postes de contrôle sont des gens ordinaires. En discutant, vous pouvez franchir les barrières jusqu’alors interdites. »

Mahan déconseille de se fier à des fixeurs quand on ne connaît pas le pays. « Essayez de trouver un ami proche qui ne vous aidera pas contre de l’argent. » Autre point important : chercher à se rendre le plus au cœur des zones de risques. « Il y a toujours une porte dérobée, mais je préfère passer par la porte de devant. Cela permet d’avoir plus de détails, d’aller plus en profondeur. »

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